you shouldn't have seen me like this - Ft. Pearl

Tu y es. Tu es à l’école, tu n’avais pas franchement envie. On est lundi, tous les élèves sont casses bonbons, tu as un mal de crâne sévère et en plus de ça, tu n’as pas pu finir ta partie de poker d’hier, puisqu’il fallait que tu partes travailler. Ah oui, tu n’as pas dormi de la nuit. Tu es une grande habituée de la vie de merde par excellence, et ça t’amuse. De toute manière, tu es le cul coincé entre deux chaises, tu ne peux rien faire de plus qu’essayer de vivre pour toi. Les cours ont commencés, tu es comme à ton habitude exécrable. Tu t’amuses à jeter des ballons sur les élèves de style cas sociaux, les petits emmerdeurs, et les paresseuses. Tu es tyrannique, et ça t’amuses. En fait, aller au boulot c’est pas si mal. Le cours de 8h à 9h vient de se terminer, tu as une heure tranquille. Deux options s’affichent à toi. Tu peux sortir de l’école pour aller vaquer à tes occupations externes à l’école. Ou tu restes à l’intérieur, te reposer dans une salle de cours vide. Ce qui n’était pas négligeable. Tu vas alors chercher les clefs du local pour ranger les affaires de sport, et tu vas donc ranger toutes les affaires. Heureusement tu n’es pas flemmarde à souhait. Tu ranges le tout avant de t’engager vers l’intérieur du lycée, pour rendre les clefs au gardien de l’école. Mais en passant, tu remarques que quelqu’un se cache derrière le buisson. Un couple qui veux se tripoter ? Curieuse, tu cherches un angle de vue, pour discrètement mater. Mais au lieu de trouver des adolescents, tu y trouves un adulte très certainement plus vieux que toi, en train de perdre toutes les larmes de son corps. Tu soupires, t’es pas assistante sociale, tu étais là pour surprendre des adolescents. Tu te lèves pour partir, mais… Tu tournes les talons vers lui, t’affichant pleinement devant celui-ci, avec son chien ? Mais, qui était-il. Tu t’abaisses à ta hauteur, et dans le plus grand des calmes, dans ton tact le plus parfait tu lui demandes. « Tu pleures parce-que tu as paumé ton bras ? »

Tu remarques alors que cet homme est en train de souffrir. Malheureusement, tout le monde à sa part de malheur, et tu n’es pas là pour t’apitoyer sur son sort. Tu n’aimes pas qu’on le fasse pour toi, c’est terriblement hypocrite. Tu fini par apprécier le petit rire qui s’échappe nerveusement de sa bouche. Tu affiches alors un sourire automatiquement après lui, rigolant de même. Tu étais bête, mais tu avais le mérite d’être honnête. Celui-ci se vint te piquer à son tour, mais ça ne te dérangeait le moins du monde. « Ouais, mais je ne cherche pas spécialement à le retrouver. » Lui avoues-tu avant de reprendre. « Officiellement, je suis… Bah la prof de sport qui terrorise les mômes, mais qui a la chance de garder son poste en menaçant ses élèves s’ils vont se plaindre. » Et merde. Tu le regardes un instant, laissant un blanc se creuser. Tu viens quand même de tout avouer, face à un inconnu ? Tu souris bêtement avant de reprendre. « On a qu’à dire, que tu n’as rien compris hein ? » Tu sifflote quelques secondes, pour détendre cette fâcheuse habitude de créer des bourdes. Tu t’avances un peu plus vers lui, observant son bras, avant de le regarder droit dans les yeux, comme si tu n’avais jamais vue un homme. « Je suppose que tu n’es pas un élève, ou alors t’es vachement en retard sur le programme… Explique-moi qui tu es, et pourquoi tu pleures derrière un buisson ? » Tu n’y vas pas de main morte, c’est pour les personnes fragile, ce dont tu ne fais pas partie. Sauf, avec ton mari, et… lui. « Sinon, je suis Perle Eliacin. Enchantée. » Tu lances une poignée de main amicale, pour qu’il oublie que tu t’amuses à terroriser les gamins de l’école. Le principal but étant de les aider et non de les rabaisser… Mais tu n’arrives jamais à suivre les règles du jeu toi.

Tu es ravie de voir que le surveillant est loin d’être un petit chef, à se croire supérieur aux professeurs de par leurs décisions finales. Tu as un petit rictus qui se forme alors, en l’écoutant parler. Il te rappel toi, quand tu étais plus jeune. Aujourd’hui, tu n’es plus aussi agressive. Surement parce-que ton meilleur ami, mais surtout, l’homme que tu aimes, t’a toujours remit en place pour tes conneries. Ce qui n’est pas franchement un boulot facile, quand on te connait, Perle. Tu le laisses par ailleurs se défouler, ce nouveau « pion ». Il a l’air d’en avoir besoin, sous ses faux airs badass, tu vois bien qu’il n’est pas ici pour être méchant. Il est juste très certainement affecté par la perte de son bras, ou quelques évènements dans sa vie. Mais tu n’es pas là encore une fois pour être assistante sociale, alors tu te tais sur ce que tu penses, et tu gardes ton caractère de merde, face à la nouvelle personne. Bon, tu peux tout de même te permettre certaines choses, non ? « Non c’est sûr. Mais, je t’ai vue de loin, donc au final… Ben on te voit mon coco ! » tu rigoles, te levant ainsi. Faut pas déconner non plus, tu lui lances ta main pour qu’il s’aide à se lever. Bon, mauvaise pioche puisque tu lui lances du mauvais côté. Tu le regardes avec insistance, tu ne changeras pas pourtant. C’est à lui de s’adapter sans son membre. Tu es affreuse, et à la fois, tu sais que d’être comme ça, c’est bien mieux que de chouchouter ce genre de personnage. Après une poignée de main, tu n’hésites pas à le relever de force. Tu lui expliques alors ta façon de penser. « Si on reste ici, on va croire que je te pine. J’ai une réputation, mais quand même. » Par la même occasion elle caressait la tête du chien qui restait très calme, malgré tout ce qu’il venait de se passer. Elle passait derrière le buisson en première, avant de hurler un bon coup. « Bon ! C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? Suit-moi bon sang. » Elle se voyait impatiente, mais elle connaissait un meilleur endroit que le buisson. Oh oui, un endroit merveilleux.